[ OVIDE/LES AMOURS ]

[ EXTRAIT 1 ]


" D'où vient que ma couche me semble si dure, 
que mes couvertures ne restent pas à leur place sur mon lit, 
que j'ai passé sans sommeil cette nuit, toute cette nuit, 
et qu'à force de me retourner mon corps fatigué me fait mal? 
Car, enfin, je m'en apercevais, si quelque amour me tourmentait. "

[ EXTRAIT 2 ]

" On fera défiler tes captifs, jeunes gens et jeunes filles. Ce cortège te fera un triomphe magnifique. Moi-même, ta dernière proie, je te suivrai avec ma récente blessure, et mon âme captive portera des chaînes toutes nouvelles. On fera défiler la sagesse, les mains liées derrière le dos, et la pudeur, et tout ce qui s'oppose aux troupes de l'Amour. Tu feras tout trembler : tendant ses bras vers toi, la multitude chantera à haute voix : " Io ! Triomphe ! ". Tu seras escorté par les Caresses, l'Illusion et le Passion furieuse, cette troupe de tes compagnes inséparables. "

[ EXTRAIT 3 ]

" Arrive avant ton mari : ce qu'on pourra faire si tu arrives avant, je ne vois pas ; mais arrive tout de même avant. Lorsqu'il aura pris place sur le lit du festin, toi-même iras, l'air modeste, t'allonger à son côté ; que discrètement ton pied touche le mien ! Regarde-moi, regarde les mouvements de ma tête et le langage de ma physionomie ; épie mes signes furtifs et réponds-y. Des mots seront exprimés par mes sourcils, sans que je parle ; des mots que tu liras seront tracés par mes doigts, des mots écrits sur la table avec le vin.
Lorsque tu penseras à l'ardeur de nos amours, touche de ton doigt délicat tes joues rougissantes. Si, en toi-même, tu as à te plaindre de moi, qu'au bas de ton oreille s'arrête gracieusement ta main. Quand mes gestes ou mes paroles te feront plaisir, lumière de ma vie, roule ta bague longtemps autour des tes doigts. Touche la table de tes doigts comme les suppliants l'autel, lorsque tu souhaiteras à ton mari tous les maux qu'il mérite. (...) 
Lorsque tu te lèveras pour retourner chez toi et que nous nous lèverons tous, souviens-toi, je t'en prie, de te mettre au milieu du groupe ; dans cette foule tu me trouveras ou bien je te trouverai. Alors touche de moi tout ce que tu pourras. "

[ EXTRAIT 4 ]

" Quand elle fut devant moi debout sans aucun voile, je vis un corps parfait. Quelles épaules, quels bras je contemplai et je touchai ! Comme la forme de ses seins se prêtait aux caresses ! Sous cette poitrine sans défaut, quel ventre lisse ! Quelles hanches abondantes et belles ! Quelle jeunesse dans la jambe ! Mais pourquoi entrer dans tous les détails ? Je ne vis rien qui ne méritât d'être loué, et nue je la pris contre moi. Qui ne sait le reste ? Quand nous fûmes las, nous nous reposâmes. Puisse souvent s'écouler ainsi pour moi l'après-midi ! "

[ EXTRAIT 5 ]

" Mais non ! J’ai eu l’affreux courage d’écarter brutalement les cheveux de son front et de marquer sur ces joues pures la trace de mes ongles. Elle était devant moi, éperdue, le visage pâle et livide, semblable aux marbres que l’on détache des collines de Paros. Je l’ai vue, les membres glacés d’épouvante et le corps tremblant, telles les feuilles du peuplier qui agite la brise, tel le roseau frêle que balance le doux Zéphir, ou l’onde dont le tiède Notus vient rider la surface. Ses larmes, longtemps contenues, coulèrent sur son visage, comme l’eau ruisselle de la neige qui fond sur le sol. Alors seulement je commençai à me sentir coupable. Les larmes qu’elle répandait, c’était mon sang. (...)
Et, pour effacer les traces si affligeantes de mon crime, remets tes cheveux en ordre et à leur place. "





[PROJET LIVRE] 
13,5 X 15 cm / couverture doublée, papier calque / 9 feuillets, papier blanc 45g/m² doublé / impression jet d'encre / reliure japonaise










[ EXTRAIT 6 ]

" Tout amant est soldat, et Cupidon a son camp ! (...) L'ardeur que veut un général chez un brave soldat, la belle la veut aussi chez l'homme qui partage son lit. (...) Le soldat doit parcourir de longues étapes ; fais partir sa belle : intrépide, son amant la suivra jusqu'au bout du monde. Il ne reculera pas devant les montagnes qui barrent la route, devant les fleuves grossis par les orages ; il traversera les neiges amoncelées, et, s'il lui faut passer la mer, il ne prétextera pas l'Eurus déchaîné pour attendre les consultations propices à la navigation. Quel autre qu'un soldate ou un amant bravera le froid de la nuit et les averses drues mêlées à neige ? "


[RECHERCHES EXTRAIT 6]















[ EXTRAIT 7 ]

" Moi, enfin, j'étais paresseux, né pour l'oisiveté et son laisser-aller : le lit de repos et la pénombre avaient amolli mon âme. Mon amour pour une jeune beauté me stimula et me poussa à m'engager à son service. Depuis tu me vois actif et occupé d'expéditions nocturnes. Voulez-vous ne pas rester oisifs ? Aimez. "





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